L’utilisation de gants antivibrations n’est pas recommandée, sauf pour des cas particuliers. Ces gants ne protègent pas contre les vibrations provenant d’outils à impacts, tels que les clés à choc qui ont des vibrations de basses fréquences (approximativement inférieures à 200 Hz ou 12 000 tours/min). Ils pourraient même amplifier les vibrations engendrées par l’outil.
Les risques physiques
Les risques physiques proviennent de diverses formes d’énergies et de forces. Les vibrations, l’électricité, le froid, la chaleur et les rayonnements en sont quelques exemples. Ces risques peuvent avoir des conséquences à court ou moyen terme pour la santé des travailleurs qui y sont exposés.
Vibrations, engelures, brûlures, chocs électriques : quels gants porter ?
Les risques physiques sont les suivants :
- Risque de vibrations
- Risque de dissipation électrostatique (DES)
- Risque de choc électrique
- Risque thermique (froid, chaleur, flamme)
- Risque de rayonnement (ionisants et non ionisants)
Les informations qui suivent vous aideront à mieux comprendre ces risques pour prévenir les accidents. Définitions, normes, dangers, matériaux… Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour protéger les mains de vos travailleurs et simplifier votre démarche de sélection de gants.
Vibrations
Les vibrations peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. Au niveau des mains, le syndrome de Raynaud ou des doigts blancs est causé par une dégradation de la circulation sanguine et se manifeste entre autres par une perte de sensation et de force au niveau des doigts. Les vibrations transmises aux mains peuvent également occasionner de la fatigue musculaire.
Normes
Au Québec, les gants résistants aux vibrations doivent absolument satisfaire aux exigences de la norme ISO 10819. À noter qu’aucun pictogramme officiel n’est disponible pour cette norme et son étiquetage sur les gants n’est pas obligatoire.
Danger!
Taille des gants, besoin de dextérité et force de préhension : important !
Lorsque recommandés, les gants antivibrations doivent être choisis en portant une attention particulière :
- aux matériaux résistants aux vibrations : favoriser des gants fabriqués à partir de matériaux antivibrations (gel viscoélastique ou pochettes d’air) plus épais;
- à la taille : choisir des gants bien ajustés, un gant trop serré peut restreindre la circulation sanguine, un gant trop grand réduit la dextérité;
- au besoin de dextérité : favoriser des matériaux plus souples pour le recouvrement du dessus et du pourtour de la main.
Bon à savoir
La rigidité des gants augmente la force de préhension et réduit la dextérité, d’où l’importance de privilégier les matériaux de recouvrement souples, non rigides, sur le dessus et le contour du gant.
Danger!
Le cuir offre une bonne résistance à la perforation et à l’abrasion. Il est souple, doux et respirant. Par contre, ses propriétés mécaniques changent lorsqu’il est mouillé.
Souvent combiné à des matériaux antivibrations, n’oubliez pas qu’à lui seul, le cuir n’offre pas de propriétés antivibrations.
Dissipation électrostatique (DES)
Les gants de dissipation électrostatique (DES) sont conçus pour éviter les bris d’appareils électroniques et pour protéger les travailleurs des dangers (atmosphère explosive, décharge électrostatique, fatigue musculaire accrue, etc.).
Ajouté aux moyens de prévention telles la mise à la terre et la mise à la masse (pièce, objet, produit pétrolier ou autre), le port de gants DES permet la dissipation des charges électrostatiques ou empêche leur accumulation.
Les gants DES sont généralement portés lors :
- d’assemblage de composantes électriques ;
- de travaux en laboratoire (p. ex. salle blanche) ;
- de transvidage ou d’entreposage de matières sensibles ;
- d’application de revêtements sur le métal.
Bon à savoir
Lors du port de gants DES, il est important de rester correctement relié à la terre (p. ex. : bracelet, tapis, sol, etc.). Pour être mis à la terre en continu et pouvoir décharger l’électricité statique pendant les déplacements, il faut porter des vêtements et des chaussures appropriés en plus des gants DES.
Les gants DES ne protègent pas contre l’électricité courante ou dynamique.
Norme en vigueur
Pour protéger adéquatement les travailleurs, les gants DES doivent obligatoirement être approuvés par la norme EN 16350 et être testés selon la norme EN 1149. Cette norme est obligatoire ainsi que son étiquetage (selon la norme EN ISO 21420).
Des pictogrammes peuvent indiquer la zone de travail en lien avec la sensibilité aux décharges électrostatiques. S’ils apparaissent sur votre lieu de travail, renseignez-vous sur les équipements de protection à porter.
Choc électrique
La capacité isolante des gants résistants aux décharges électriques diffère d’un modèle à l’autre, et peut être altérée par la présence d’autres facteurs de l’environnement de travail.
Pour choisir des gants isolants adaptés au risque de choc électrique, il faut connaître :
- Présence d’acide, d’ozone, d’huile ou de graisses;
- Exposition à de très basses températures (- 40 °C et moins).
Pour choisir des gants isolants adaptés au risque de choc électrique, il faut aussi connaître :
- La tension nominale maximale du circuit électrique à laquelle le travailleur pourrait être exposé;
- Le type de courant (alternatif [ca] ou continu [cc]);
- les possibilités d’exposition à :
- les possibilités d’exposition à :
- l’acide
- l’ozone
- l’huile
- de très basses températures (- 40°C).
Normes en vigueur
Pour être certifiés, les gants isolants doivent répondre aux exigences à l’une ou l’autre des normes suivantes :
- ASTM D120 (lien en anglais seulement) : spécification normalisée pour les gants isolants en caoutchouc
- Type I (non résistants à l’ozone)
- Type II (résistants à l’ozone)
- CEI/IEC 60903 (lien en anglais seulement) : spécification normalisée pour les travaux sous-tension/gants isolants électriques
- EN 60903 : spécification normalisée pour les travaux sous tension/gants en matériau isolant
- CAN/ULC 60903 (IEC 60903 MOD) (lien en anglais seulement) : spécification normalisée pour les travaux sous-tension/gants isolants électriques
- CSA Z462 (lien en anglais seulement) : spécification normalisée pour les travaux associés aux équipements électriques sous tension
Les normes CEI/IEC 60903, EN 60903 et CAN/ULC 60903 sont classées par des catégories assurant la résistance à :
- à l’ozone (catégorie Z) ;
- à l’acide (catégorie A) ;
- à l’huile (catégorie H) ;
- à l’acide, à l’huile et à l’ozone (catégorie R) ;
- à de très basses températures (catégorie C), pour une utilisation lorsque la température ambiante est comprise entre -40 °C et 55 °C.
Les normes prévoient six classes pour les gants isolants, qui sont requises en fonction de la tension nominale maximale du circuit électrique et du type de courant, selon le tableau qui suit. Il existe aussi un code de couleur pour identifier le gant à utiliser selon la tension nominale.
Tension nominale maximale en courant alternatif | Tension nominale maximale en courant continu | Classe requise | Couleur de l’étiquette ou du marquage |
---|---|---|---|
500 V | 750 V | 00 | Beige |
1 000 V | 1 500 V | 0 | Rouge |
7 500 V | 11 250 V | 1 | Blanc |
17 000 V | 25 500 V | 2 | Jaune |
26 500 V | 39 750 V | 3 | Vert |
36 000 V | 54 000 V | 4 | Orange |
Les gants isolants « composites » conformes à la norme CEI/IEC 60903 :2002, EN 60903:2003 ou CAN/ULC 60903-09 peuvent être utilisés sans surgants en cuir, car leur fabrication incorpore une protection mécanique. Elles certifient aussi des gants composites plus résistants à l’abrasion, à la perforation, à la coupure et à la déchirure que les gants isolants en caoutchouc.
Les gants isolants en caoutchouc sont fragiles et doivent toujours être en bon état pour conserver leur capacité isolante. Pour les protéger des risques mécaniques, il faut les porter avec des surgants en cuir, qui sont conformes à la norme ASTM F696 (spécification américaine pour les surgants en cuir) ou à la norme EN 388:2016 (norme européenne pour les gants de protection contre les risques mécaniques). Les surgants doivent être plus courts que les gants isolants.
L’utilisation de surgants en cuir n’est pas nécessaire lors du port de gants isolants composites puisqu’ils incluent une protection contre les risques mécaniques s’ils sont conformes aux normes CEI/IEC 60903, EN 60903 ou CAN/ULC 60903 (IEC 60903 MOD). Des exceptions sont également prévues lorsque la tâches à effectuer ne comporte pas de risques mécaniques pour les classes les plus faibles, le gant devrait alors être d’une classe supérieure (pour les classes 1, 2 et 3).
Danger!
Les gants isolants en caoutchouc sont généralement vendus avec des surgants adaptés. Si un surgant doit être acheté séparément (parce qu’il est perdu ou abîmé), procurez-vous le même modèle et la même taille que le surgant original pour qu’il convienne au gant isolant.
Un examen visuel et une inspection périodique des gants (gants isolants, surgants ou gants isolants composites) sont requis afin de s’assurer que les gants sont en bon état et qu’ils conservent leur pleine capacité de protection.
Pour tous les détails, vous pouvez consulter le document Travaux sous tension : gants isolants pour se protéger contre les chocs électriques (CNESST).
Thermique
Les risques thermiques concernent autant le chaud que le froid. Ce type de risque se retrouve généralement dans les secteurs de l’alimentation, dans les ateliers de mécanique, ou dans les milieux de la transformation de matériaux (minerais, métaux, verre, etc.).
Le transfert thermique peut se faire de trois façons :
- par conduction (contact direct avec une surface chaude ou froide)
- par convection (flux d’air ou de liquide) ;
- par rayonnement (chaleur radiante) ;
Normes en vigueur
Avant de choisir des gants de protection contre les risques thermiques, il faut s’assurer qu’ils répondent à l’une des normes suivantes, selon le cas.
Pour les gants résistants à la chaleur :
Pour les gants résistants à la flamme :
Pour les gants résistants au froid :
Classifications par norme
ANSI/ISEA 105-2016
Classification de résistance à l’inflammation (propriété ignifuge) et à la brûlure
Niveau | Temps d’exposition à la flamme (en secondes) | Temps post-combustion (en secondes) |
---|---|---|
0 | 3 | > 2 |
1 | 3 | ≤ 2 |
2 | 12 | > 2 |
3 | 12 | ≤ 2 |
4 | Pas de combustion lors d’exposition de 3 ou 12 secondes |
Classification de résistance à la dégradation par la chaleur
Niveau | Température la plus élevée sans calcination, combustion, fusion, suintement, séparation ou rétrécissement supérieur à 5 % |
---|---|
0 | < 100 °C |
1 | 100 °C |
2 | 180 °C |
3 | 260 °C |
4 | 340 °C |
Classification de résistance à la conduction de chaleur
Niveau | Température de contact la plus élevée pour un temps de brûlure au 2e degré ≥ 15 secondes et un temps d’alarme* ≥ 4 secondes |
---|---|
0 | < 80 °C |
1 | 80 °C |
2 | 140 °C |
3 | 200 °C |
4 | 260 °C |
5 | 320 °C |
*Le temps d’alarme correspond à la différence entre le temps requis pour atteindre la brûlure au 2e degré et le temps requis pour atteindre la sensation de douleur (traduction libre de l’IRSST).
EN 407
Niveau | |
---|---|
X | Le gant n’a pas été testé ou le test n’est pas applicable |
0 | Le résultat obtenu au test est inférieur au minimum requis pour atteindre le niveau 1 |
1 | 100 °C sur une durée ≥ à 15 secondes |
2 | 250 °C sur une durée ≥ à 15 secondes |
3 | 350 °C sur une durée ≥ à 15 secondes |
4 | 500 °C sur une durée ≥ à 15 secondes |
Pour en savoir davantage sur la norme EN 407.
Danger!
Pour connaître les températures minimales et maximales d’utilisation des gants, consultez votre fournisseur.
Lorsqu’un danger de feu existe, seuls les gants spécifiquement indiqués comme ignifuges doivent être utilisés.
La résistance thermique des différents matériaux
Les gants contre les risques thermiques sont généralement faits de matériaux qui emprisonnent l’air, qui est un très bon isolant. Si les gants sont comprimés, leur efficacité diminue.
Voici les matériaux de fabrication recommandés pour les gants résistants aux risques thermiques, par type de situation :
- Danger de feu
- matériaux ignifuges
- Chaleur par rayonnement
- matériaux aluminisés
- Contact avec une surface chaude
- matériaux de la famille des aramides (ex. : Kevlar®, Twaron®, Nomex®, Kermel®, Carbo-KingTM)
- fibre de verre/silice
- amiante
- silicone
- coton
- PTFE (Teflon)
- Viscose FR
- Thermolite
- Rhovyl
- tissu éponge
- cuir
- Contact avec un flux d’air chaud
- tissu-éponge
- aramide
- Contact avec un liquide chaud
- silicone
- néoprène
- Contact avec une surface froide
- doublure thermique en acrylique
- Tinsulate
- Thermolite
- Contact avec un liquide froid
- néoprène
Bon à savoir
ATTENTION ! Le froid, la chaleur et le feu peuvent affecter les propriétés des matériaux, particulièrement leurs propriétés mécaniques. Les polymères, par exemple, peuvent se ramollir ou se durcir à haute température. À basse température, ils ont tendance à durcir et à craqueler.
En général, les matériaux vieillissent plus rapidement lorsqu’ils sont exposés à la chaleur ou au froid. Inspectez les gants régulièrement et remplacez-les au besoin !
Rayonnement
Aussi appelé « radiation », le rayonnement représente un risque pour les travailleurs qui y sont exposés. En présence de ce risque, le choix de gants de protection dépend du type de rayonnement et de l’exposition (risque de contamination vs exposition directe).
Le risque de rayonnement peut se trouver dans de nombreux secteurs, incluant les milieux hospitaliers, manufacturiers, lors de tests de contrôle qualité, en situation de recherches scientifiques ou autres.
La différence entre le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant
Ionisant
Le rayonnement ionisant est une catégorie de rayonnement qui peut arracher les électrons des atomes lorsqu’il traverse ou frappe une matière (ionisation).
Voici des exemples de rayonnement ionisant :
- les rayons X ;
- les rayons gamma ;
- les particules alpha ;
- les particules bêta (électrons) ;
- les neutrons.
Non isonisant
Le rayonnement non ionisant est une catégorie du rayonnement électromagnétique dont l’énergie est insuffisante pour arracher des électrons aux atomes.
Voici des exemples de rayonnement non ionisant :
- les radiofréquences ;
- les micro-ondes ;
- le rayonnement infrarouge ;
- la lumière visible ;
- les lasers.
Le risque d’exposition au rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant présente deux types de risques possibles, soit l’exposition (en présence d’un rayonnement émis par un appareil ou une substance radioactive) et la contamination (lors de contact avec la substance radioactive elle-même).
Le risque d’exposition est externe, c.-à-d. que la source de l’exposition se trouve à l’extérieur de l’organisme et à distance.
Le risque de contamination peut être :
- externe : la source est au contact de l’organisme, sur la peau ;
- interne : la matière radioactive est passée dans l’organisme après ingestion ou inhalation ou par l’intermédiaire d’une plaie souillée par des matières radioactives.
Rayonnement ionisant : comment se protéger et prévenir le risque ?
Trois facteurs permettent de réduire l’exposition au rayonnement ionisant :
- Le temps : Réduire au maximum le temps d’exposition à la source de rayonnement ionisant.
- La distance : Plus on s’éloigne d’une substance radioactive, moins on reçoit de radiations. La quantité de radiation reçue est divisée par quatre chaque fois où l’on double la distance par rapport à la source.
- Le blindage : Ajouter du blindage permet de réduire le niveau d’exposition. En effet, en traversant la matière, les rayonnements ionisants perdent leur énergie. Les matériaux de blindage à privilégier dépendent du type de rayonnement.
Normes en vigueur
Le risque de rayonnement (ionisant et non ionisant) représente un risque pour la santé des travailleurs. Les gants résistants aux rayonnements doivent répondre aux normes suivantes:
- ASTM D7866-14A : spécification normalisée pour les gants de protection à atténuation des rayonnements, norme conçue pour protéger les intervenants en milieu médical lors d’interventions en radiologie.
- EN 421:2010 : gants de protection contre les rayonnements ionisants et la contamination radioactive, s’applique aux rayonnements ionisants et la contamination radioactive. Cette norme ne s’applique pas aux gants de protection contre les rayons X.
- EN 60825-1:2014 : norme de sécurité des appareils à laser.
Pictogrammes pour la norme EN 421
Lors du choix de gants de protection contre le rayonnement ionisant, recherchez les pictogrammes suivants.
Rayonnements ionisants
Pour être étiquetés par ce pictogramme, les gants doivent contenir une certaine quantité de plomb ou de métal. Cette donnée doit être inscrite sur le gant.
Contamination radioactive
Pour être étiquetés par ce pictogramme, les gants doivent passer le test de pénétration de la norme EN 374 pour être parfaitement étanches.