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Les risques physiques proviennent de diverses formes d’énergies et de forces. Les vibrations, l’électricité, le froid, la chaleur et les rayonnements en sont quelques exemples. Ces risques peuvent avoir des conséquences à court ou moyen terme pour la santé des travailleurs qui y sont exposés.

Vibrations, engelures, brûlures, chocs électriques : quels gants porter ?

Les risques physiques sont les suivants :

Les informations qui suivent vous aideront à mieux comprendre ces risques pour prévenir les accidents. Définitions, normes, dangers, matériaux… Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour protéger les mains de vos travailleurs et simplifier votre démarche de sélection de gants.


Vibrations

Les vibrations peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. Au niveau des mains, le syndrome de Raynaud ou des doigts blancs est causé par une dégradation de la circulation sanguine et se manifeste entre autres par une perte de sensation et de force au niveau des doigts. Les vibrations transmises aux mains peuvent également occasionner de la fatigue musculaire.

Normes

Au Québec, les gants résistants aux vibrations doivent absolument satisfaire aux exigences de la norme ISO 10819. À noter qu’aucun pictogramme officiel n’est disponible pour cette norme et son étiquetage sur les gants n’est pas obligatoire.

Taille des gants, besoin de dextérité et force de préhension : important !

Lorsque recommandés, les gants antivibrations doivent être choisis en portant une attention particulière :

  • aux matériaux résistants aux vibrations : favoriser des gants fabriqués à partir de matériaux antivibrations (gel viscoélastique ou pochettes d’air) plus épais;
  • à la taille : choisir des gants bien ajustés, un gant trop serré peut restreindre la circulation sanguine, un gant trop grand réduit la dextérité;
  • au besoin de dextérité : favoriser des matériaux plus souples pour le recouvrement du dessus et du pourtour de la main.

Dissipation électrostatique (DES)

Les gants de dissipation électrostatique (DES) sont conçus pour éviter les bris d’appareils électroniques et pour protéger les travailleurs des dangers (atmosphère explosive, décharge électrostatique, fatigue musculaire accrue, etc.).

Ajouté aux moyens de prévention telles la mise à la terre et la mise à la masse (pièce, objet, produit pétrolier ou autre), le port de gants DES permet la dissipation des charges électrostatiques ou empêche leur accumulation.

Les gants DES sont généralement portés lors :

  • d’assemblage de composantes électriques ;
  • de travaux en laboratoire (p. ex. salle blanche) ;
  • de transvidage ou d’entreposage de matières sensibles ;
  • d’application de revêtements sur le métal.

Norme en vigueur

Pour protéger adéquatement les travailleurs, les gants DES doivent obligatoirement être approuvés par la norme EN 16350 et être testés selon la norme EN 1149. Cette norme est obligatoire ainsi que son étiquetage (selon la norme EN ISO 21420).

Des pictogrammes peuvent indiquer la zone de travail en lien avec la sensibilité aux décharges électrostatiques. S’ils apparaissent sur votre lieu de travail, renseignez-vous sur les équipements de protection à porter.

Pictogramme de gauche : Dispositif sensible à l’électricité statique
Pictogramme de droite : Zone protégée contre les décharGes électrostatiques

Choc électrique

La capacité isolante des gants résistants aux décharges électriques diffère d’un modèle à l’autre, et peut être altérée par la présence d’autres facteurs de l’environnement de travail.  

Pour choisir des gants isolants adaptés au risque de choc électrique, il faut connaître : 

  • Présence d’acide, d’ozone, d’huile ou de graisses;
  • Exposition à de très basses températures (- 40 °C et moins).

Pour choisir des gants isolants adaptés au risque de choc électrique, il faut aussi connaître :

  • La tension nominale maximale du circuit électrique à laquelle le travailleur pourrait être exposé; 
  • Le type de courant (alternatif [ca] ou continu [cc]); 
  • les possibilités d’exposition à : 
  • les possibilités d’exposition à : 
    • l’acide 
    • l’ozone 
    • l’huile 
    • de très basses températures (- 40°C).

Normes en vigueur

Pour être certifiés, les gants isolants doivent répondre aux exigences à l’une ou l’autre des normes suivantes :

  • ASTM D120 (lien en anglais seulement) : spécification normalisée pour les gants isolants en caoutchouc 
    • Type I (non résistants à l’ozone) 
    • Type II (résistants à l’ozone) 
  • CEI/IEC 60903 (lien en anglais seulement) : spécification normalisée pour les travaux sous-tension/gants isolants électriques 
  • EN 60903 : spécification normalisée pour les travaux sous tension/gants en matériau isolant 
  • CAN/ULC 60903 (IEC 60903 MOD) (lien en anglais seulement) : spécification normalisée pour les travaux sous-tension/gants isolants électriques 
  • CSA Z462 (lien en anglais seulement) : spécification normalisée pour les travaux associés aux équipements électriques sous tension 

Les normes CEI/IEC 60903, EN 60903 et CAN/ULC 60903 sont classées par des catégories assurant la résistance à :

  • à l’ozone (catégorie Z) ;
  • à l’acide (catégorie A) ;
  • à l’huile (catégorie H) ;
  • à l’acide, à l’huile et à l’ozone (catégorie R) ;
  • à de très basses températures (catégorie C), pour une utilisation lorsque la température ambiante est comprise entre -40 °C et 55 °C. 

Les normes prévoient six classes pour les gants isolants, qui sont requises en fonction de la tension nominale maximale du circuit électrique et du type de courant, selon le tableau qui suit. Il existe aussi un code de couleur pour identifier le gant à utiliser selon la tension nominale. 

Tension nominale maximale en courant alternatifTension nominale maximale en courant continuClasse requiseCouleur de l’étiquette ou du marquage
500 V750 V00Beige
1 000 V1 500 V0Rouge
7 500 V11 250 V1Blanc
17 000 V25 500 V2Jaune
26 500 V39 750 V3Vert
36 000 V54 000 V4Orange
Gants isolants : classe requise pour la tension maximale d’exposition, tiré de Travaux sous tension : Gants isolants pour se protéger contre les chocs électriques de la CNESST

Les gants isolants « composites » conformes à la norme CEI/IEC 60903 :2002, EN 60903:2003 ou CAN/ULC 60903-09 peuvent être utilisés sans surgants en cuir, car leur fabrication incorpore une protection mécanique. Elles certifient aussi des gants composites plus résistants à l’abrasion, à la perforation, à la coupure et à la déchirure que les gants isolants en caoutchouc.

Les gants isolants en caoutchouc sont fragiles et doivent toujours être en bon état pour conserver leur capacité isolante. Pour les protéger des risques mécaniques, il faut les porter avec des surgants en cuir, qui sont conformes à la norme ASTM F696 (spécification américaine pour les surgants en cuir) ou à la norme EN 388:2016 (norme européenne pour les gants de protection contre les risques mécaniques). Les surgants doivent être plus courts que les gants isolants. 

L’utilisation de surgants en cuir n’est pas nécessaire lors du port de gants isolants composites puisqu’ils incluent une protection contre les risques mécaniques s’ils sont conformes aux normes CEI/IEC 60903, EN 60903 ou CAN/ULC 60903 (IEC 60903 MOD). Des exceptions sont également prévues lorsque la tâches à effectuer ne comporte pas de risques mécaniques pour les classes les plus faibles, le gant devrait alors être d’une classe supérieure (pour les classes 1, 2 et 3).  

Pour tous les détails, vous pouvez consulter le document Travaux sous tension : gants isolants pour se protéger contre les chocs électriques (CNESST). 


Thermique

Les risques thermiques concernent autant le chaud que le froid. Ce type de risque se retrouve généralement dans les secteurs de l’alimentation, dans les ateliers de mécanique, ou dans les milieux de la transformation de matériaux (minerais, métaux, verre, etc.).

Le transfert thermique peut se faire de trois façons :

  • par conduction (contact direct avec une surface chaude ou froide)
  • par convection (flux d’air ou de liquide) ;
  • par rayonnement (chaleur radiante) ;

Normes en vigueur

Avant de choisir des gants de protection contre les risques thermiques, il faut s’assurer qu’ils répondent à l’une des normes suivantes, selon le cas.

Pour les gants résistants à la chaleur :

Pour les gants résistants à la flamme :

Pour les gants résistants au froid :

Norme en-407 (flamme)
Norme en-407 (conduction)
Norme en-511

Classifications par norme

ANSI/ISEA 105-2016

Classification de résistance à l’inflammation (propriété ignifuge) et à la brûlure

NiveauTemps d’exposition à la flamme (en secondes)Temps post-combustion (en secondes)
03> 2
13≤ 2
212> 2
312≤ 2
4Pas de combustion lors d’exposition de 3 ou 12 secondes

Classification de résistance à la dégradation par la chaleur

NiveauTempérature la plus élevée sans calcination, combustion, fusion, suintement, séparation ou rétrécissement supérieur à 5 %
0< 100 °C
1100 °C
2180 °C
3260 °C
4340 °C

Classification de résistance à la conduction de chaleur

NiveauTempérature de contact la plus élevée pour un temps de brûlure au 2e degré ≥ 15 secondes et un temps d’alarme* ≥ 4 secondes
0< 80 °C
180 °C
2140 °C
3200 °C
4260 °C
5320 °C

*Le temps d’alarme correspond à la différence entre le temps requis pour atteindre la brûlure au 2e degré et le temps requis pour atteindre la sensation de douleur (traduction libre de l’IRSST).

EN 407

Niveau
XLe gant n’a pas été testé ou le test n’est pas applicable
0Le résultat obtenu au test est inférieur au minimum requis pour atteindre le niveau 1
1100 °C sur une durée ≥ à 15 secondes
2250 °C sur une durée ≥ à 15 secondes
3350 °C sur une durée ≥ à 15 secondes
4500 °C sur une durée ≥ à 15 secondes

Pour en savoir davantage sur la norme EN 407.

La résistance thermique des différents matériaux

Les gants contre les risques thermiques sont généralement faits de matériaux qui emprisonnent l’air, qui est un très bon isolant. Si les gants sont comprimés, leur efficacité diminue.

Voici les matériaux de fabrication recommandés pour les gants résistants aux risques thermiques, par type de situation :

  • Danger de feu
    • matériaux ignifuges
  • Chaleur par rayonnement
    • matériaux aluminisés
  • Contact avec une surface chaude
    • matériaux de la famille des aramides (ex. : Kevlar®, Twaron®, Nomex®, Kermel®, Carbo-KingTM)
    • fibre de verre/silice
    • amiante
    • silicone
    • coton
    • PTFE (Teflon)
    • Viscose FR
    • Thermolite
    • Rhovyl
    • tissu éponge
    • cuir
  • Contact avec un flux d’air chaud
    • tissu-éponge
    • aramide
  • Contact avec un liquide chaud
    • silicone
    • néoprène
  • Contact avec une surface froide
    • doublure thermique en acrylique
    • Tinsulate
    • Thermolite
  • Contact avec un liquide froid
    • néoprène

Rayonnement

Aussi appelé « radiation », le rayonnement représente un risque pour les travailleurs qui y sont exposés. En présence de ce risque, le choix de gants de protection dépend du type de rayonnement et de l’exposition (risque de contamination vs exposition directe).

Le risque de rayonnement peut se trouver dans de nombreux secteurs, incluant les milieux hospitaliers, manufacturiers, lors de tests de contrôle qualité, en situation de recherches scientifiques ou autres.

La différence entre le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant

Ionisant

Le rayonnement ionisant est une catégorie de rayonnement qui peut arracher les électrons des atomes lorsqu’il traverse ou frappe une matière (ionisation).

Voici des exemples de rayonnement ionisant :

  • les rayons X ;
  • les rayons gamma ;
  • les particules alpha ;
  • les particules bêta (électrons) ;
  • les neutrons.

Non isonisant

Le rayonnement non ionisant est une catégorie du rayonnement électromagnétique dont l’énergie est insuffisante pour arracher des électrons aux atomes.

Voici des exemples de rayonnement non ionisant :

  • les radiofréquences ;
  • les micro-ondes ;
  • le rayonnement infrarouge ;
  • la lumière visible ;
  • les lasers.

Le risque d’exposition au rayonnement ionisant

Le rayonnement ionisant présente deux types de risques possibles, soit l’exposition (en présence d’un rayonnement émis par un appareil ou une substance radioactive) et la contamination (lors de contact avec la substance radioactive elle-même).

Le risque d’exposition est externe, c.-à-d. que la source de l’exposition se trouve à l’extérieur de l’organisme et à distance.

Le risque de contamination peut être :

  • externe : la source est au contact de l’organisme, sur la peau ;
  • interne : la matière radioactive est passée dans l’organisme après ingestion ou inhalation ou par l’intermédiaire d’une plaie souillée par des matières radioactives.
Exposition externe
Source d’exposition à l’extérieur de l’organisme et à distance
Contamination externe
Source au contact de l’organisme, sur la peau
Contamination interne
Matière radioactive passée dans l’organisme par l’ingestion, L’inhalation ou UNE plaie

Rayonnement ionisant : comment se protéger et prévenir le risque ?

Trois facteurs permettent de réduire l’exposition au rayonnement ionisant :

  • Le temps : Réduire au maximum le temps d’exposition à la source de rayonnement ionisant.
  • La distance : Plus on s’éloigne d’une substance radioactive, moins on reçoit de radiations. La quantité de radiation reçue est divisée par quatre chaque fois où l’on double la distance par rapport à la source.
  • Le blindage : Ajouter du blindage permet de réduire le niveau d’exposition. En effet, en traversant la matière, les rayonnements ionisants perdent leur énergie. Les matériaux de blindage à privilégier dépendent du type de rayonnement.

Normes en vigueur

Le risque de rayonnement (ionisant et non ionisant) représente un risque pour la santé des travailleurs. Les gants résistants aux rayonnements doivent répondre aux normes suivantes:

  • ASTM D7866-14A : spécification normalisée pour les gants de protection à atténuation des rayonnements, norme conçue pour protéger les intervenants en milieu médical lors d’interventions en radiologie.
  • EN 421:2010 : gants de protection contre les rayonnements ionisants et la contamination radioactive, s’applique aux rayonnements ionisants et la contamination radioactive. Cette norme ne s’applique pas aux gants de protection contre les rayons X.
  • EN 60825-1:2014 : norme de sécurité des appareils à laser.

Pictogrammes pour la norme EN 421

Lors du choix de gants de protection contre le rayonnement ionisant, recherchez les pictogrammes suivants.

Rayonnements ionisants
Pour être étiquetés par ce pictogramme, les gants doivent contenir une certaine quantité de plomb ou de métal. Cette donnée doit être inscrite sur le gant.

Contamination radioactive
Pour être étiquetés par ce pictogramme, les gants doivent passer le test de pénétration de la norme EN 374 pour être parfaitement étanches.

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